Le référendum de Taïwan à la croisée des chemins : Débat sur la légalité des propositions du KMT

La Commission électorale centrale (CEC) appelle à un large débat sur les initiatives référendaires du Kuomintang.
Le référendum de Taïwan à la croisée des chemins : Débat sur la légalité des propositions du KMT<br>

Taipei, Taïwan – 29 mars – La Commission électorale centrale (CEC) a signalé la nécessité d'une discussion approfondie sur la légalité de deux propositions de référendum soumises par le Kuomintang (KMT), le principal parti d'opposition taïwanais.

La CEC a souligné que les questions soulevées dans ces référendums proposés exigent une "considération et un examen collectifs sous de multiples angles" à travers la société taïwanaise.

Mardi, la Législature a franchi une étape importante, en faisant passer les propositions du KMT à une seconde lecture sans l'examen habituel en commission. Les référendums proposés portent sur deux sujets sensibles : la peine de mort et la "loi martiale".

Le référendum proposé sur la peine de mort, présenté comme "s'opposant à l'abolition de la peine de mort", demande en réalité aux électeurs : "Êtes-vous d'accord que les juges d'un collège de juges à tous les niveaux des tribunaux n'aient pas besoin d'un accord unanime pour condamner un accusé à la peine de mort ?"

La seconde proposition, concernant la "loi martiale", interroge les électeurs : "Êtes-vous d'accord que le gouvernement devrait éviter la guerre et empêcher Taïwan de devenir un lieu de loi martiale, où les jeunes meurent et les maisons sont détruites, comme en Ukraine ?"

Cela marquerait la première fois qu'un référendum à Taïwan est initié par la Législature plutôt que par des partis politiques ou des groupes civiques. La loi sur les référendums stipule que les référendums initiés par la législature sont limités aux initiatives politiques majeures.

Le président de la CEC, Lee Chin-yung (李進勇), a déjà exprimé ses inquiétudes, affirmant que les questions de référendum proposées "n'auraient aucun effet même si elles étaient adoptées" en raison de leur nature illogique inhérente. Il a souligné que la loi exige que les référendums traitent des changements politiques importants, en introduisant de nouvelles politiques ou en renversant les politiques existantes.

Le président Lee a déclaré que la CEC espère que la première proposition de référendum soumise par la Législature sera faite en pleine conformité avec la loi, ajoutant que cela "nécessite une considération et un examen collectifs sous de multiples angles."

De plus, des inquiétudes ont été soulevées quant au fait que la question de la peine de mort ne correspondait pas à son cadrage public.

Les législateurs du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir ont tenté de bloquer la confirmation du procès-verbal de la réunion de mardi, mais leurs actions ont échoué car le président Han Kuo-yu (韓國瑜) n'a pas ouvert la session.



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