Les travailleurs taïwanais se battent pour obtenir plus de jours de congé : une grève de la faim menace le débat sur les vacances

Les défenseurs des droits des travailleurs demandent le rétablissement des sept jours de congé, ce qui déclenche un affrontement politique.
Les travailleurs taïwanais se battent pour obtenir plus de jours de congé : une grève de la faim menace le débat sur les vacances<br>

Taipei, Taïwan – Une coalition de groupes de défense des droits des travailleurs à Taïwan se prépare à lancer une grève de la faim le mois prochain, intensifiant la pression sur les législateurs pour qu'ils rétablissent sept jours de congés qui ont été supprimés en 2016. Cette action intervient alors que le Yuan législatif examine la législation concernant "les anniversaires et l'application des jours fériés nationaux".

L'alliance "Travailler avec dignité" a annoncé son intention de lancer une grève de la faim de 200 heures, commençant à 10 heures le 11 avril et se terminant à 18 heures le 19 avril, qui se tiendra devant le Parlement. Le groupe plaide également pour une augmentation des contributions des employeurs aux fonds de retraite des employés et la mise en place d'un système similaire pour les travailleurs étrangers.

L'objectif principal du mouvement est de "redonner leurs jours de repos aux gens", une cause qui a été désignée comme une priorité législative par le groupe du Kuomintang (KMT), le principal parti d'opposition. Les projets de loi pertinents devraient être examinés la semaine prochaine.

L'annulation controversée des sept jours de repos est survenue en 2015 via un décret du KMT. La justification était de "compenser le moins d'heures de travail après une révision légale cette année-là qui a réduit la semaine de travail de 42 à 40 heures".

En 2016, le groupe du Parti progressiste démocratique (DPP), qui détenait alors la majorité législative, n'a pas reconnu l'ordonnance, la rendant invalide en juin. Par conséquent, le public a reçu cinq des sept jours de repos plus tard cette année-là.

Cette décision a suscité des critiques de la part des principaux groupes commerciaux et industriels de Taïwan. En décembre 2016, sous la direction du DPP, des amendements à la loi sur les normes du travail ont été adoptés, supprimant de fait les sept jours de repos et mettant en œuvre la politique "un jour de repos fixe, un jour de repos flexible".

Avant les annulations, les citoyens taïwanais bénéficiaient de jours de repos le 2 janvier, le Jour de la jeunesse (29 mars), la Fête des enseignants (28 septembre), le Jour de la rétrocession (25 octobre), l'anniversaire de Chiang Kai-shek (蔣中正) (31 octobre), l'anniversaire de Sun Yat-sen (孫中山) (12 novembre) et le Jour de la Constitution (25 décembre).

La politique actuelle "un jour de repos fixe, un jour de repos flexible" prévoit un jour de repos garanti par semaine, tandis que le deuxième jour de repos peut être déterminé par accord entre l'employeur et l'employé.

La ministre de l'Intérieur, Liu Shyh-fang (劉世芳), a exprimé son scepticisme quant au rétablissement des sept jours de repos lorsqu'elle a été interrogée par des journalistes, déclarant : "Je ne pense pas que ce soit un vrai problème", et mettant en garde contre une "législation hâtive". Elle a cité le manque de consensus entre les législateurs et les universitaires lors des auditions publiques législatives sur la question.

Pendant ce temps, le ministre du Travail, Hung Sun-han (洪申翰), a indiqué la nécessité d'une discussion plus approfondie sur la question. Le directeur général de l'administration du personnel, Su Chun-jung (蘇俊榮), a déclaré qu'il n'était "pas opposé" à la reconnaissance du 1er mai comme jour de repos pour la fête du travail.



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