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Un éditeur taïwanais condamné en Chine : Un effet dissuasif sur la liberté d'expression

Le cas de Li Yanhe, pseudonyme de Fu Cha, met en évidence les risques pour les couples chinois de Taïwan
Un éditeur taïwanais condamné en Chine : Un effet dissuasif sur la liberté d'expression<br>

Taipei, 26 mars - Le paysage politique de Taïwan et sa relation complexe avec la Chine connaissent un nouveau cas de friction. Li Yanhe (李延賀), le fondateur de Gūsa Publishing, une maison d'édition basée à Taïwan, a été condamné à trois ans de prison par les autorités chinoises pour incitation à la sécession, selon une annonce du Bureau des affaires taïwanaises (TAO) de Pékin.

Lors d'un point de presse, le porte-parole du TAO, Chen Binhua (陳斌華), a déclaré que Li, plus connu sous son pseudonyme de Fu Cha (富察), avait été reconnu coupable par le Tribunal populaire intermédiaire n°1 de Shanghai. La peine comprend également la privation des droits politiques pendant un an et la confiscation de 50 000 CNY (6 889 USD) des biens personnels de Li. Chen a ajouté que Li n'avait pas fait appel de la décision, ce qui la rendait définitive.

Le porte-parole a mentionné que la famille de Li avait été informée de la situation mais n'a fourni aucun détail concernant la santé ou le lieu de détention actuel du prévenu. Cette affaire met davantage en évidence les complexités et les risques potentiels associés aux relations entre les deux rives du détroit.

Li, un ressortissant chinois résidant à Taïwan, a été arrêté il y a deux ans alors qu'il rendait visite à sa famille en Chine pour régler des questions liées à sa résidence. Les détails des actes ayant conduit à son inculpation et à sa condamnation restent non divulgués.

Né en 1971 dans la province du Liaoning, en Chine, Li est marié à une Taïwanaise et réside à Taïwan depuis 2013. Cela ajoute une autre couche de complexité à la situation.

En 2009, Li a fondé Gūsa, une maison d'édition du groupe Book Republic Publishing Group, à Taipei. La maison d'édition est connue pour publier des livres qui critiquent souvent le Parti communiste chinois, abordant des sujets souvent considérés comme sensibles par le parti. Cette histoire éditoriale fournit un contexte crucial à l'affaire.

La détention de Li en 2023 a suscité une inquiétude importante au sein des secteurs culturel et de l'édition. Plus de 350 universitaires, auteurs et personnalités culturelles ont publié une déclaration commune appelant à sa libération immédiate, exprimant des inquiétudes quant à l'impact potentiel sur ces secteurs.

L'affaire soulève également des questions sur les défis auxquels sont confrontés les conjoints chinois de ressortissants taïwanais lorsqu'ils tentent d'obtenir la résidence permanente à Taïwan. On pense que Li était retourné en Chine pour annuler son inscription au registre des ménages au moment de son arrestation.

Selon la loi régissant les relations entre les habitants de la zone de Taïwan et de la zone continentale, les conjoints chinois doivent fournir une preuve de la révocation de leur inscription au registre des ménages chinois lorsqu'ils demandent la résidence permanente à Taïwan, ou dans les trois mois suivant l'obtention de ce statut. Le non-respect de cette obligation pourrait entraîner la révocation de leur résidence permanente.

Gūsa, dans un communiqué, a exprimé sa tristesse face à l'emprisonnement de Li, déclarant que le personnel attendrait le retour de son rédacteur en chef. Parallèlement, un groupe informel surveillant l'affaire, dirigé par le journaliste vétéran Lee Chih-te (李志德), a fermement condamné les actions des autorités chinoises et exhorté Pékin à libérer Li afin qu'il puisse retrouver sa famille à Taïwan.



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