La Thaïlande met fin à des décennies de règles strictes en matière de coiffure des élèves après une décision de justice historique

Une directive vieille de 50 ans limitant les coiffures des étudiants est annulée, marquant une victoire pour la liberté et l'expression des étudiants en Thaïlande.
La Thaïlande met fin à des décennies de règles strictes en matière de coiffure des élèves après une décision de justice historique

Dans une décision historique, la plus haute juridiction administrative de Thaïlande a annulé une directive vieille de 50 ans qui imposait des réglementations strictes sur les coiffures des étudiants. Le jugement, qui a annulé la directive de 1975 du ministère de l'Éducation, a déclaré les règles inconstitutionnelles, invoquant des restrictions excessives sur la liberté personnelle et un manque d'alignement avec les conditions sociales contemporaines. Cette victoire fait suite à des années d'activisme et de protestations étudiantes, soulignant un changement significatif dans l'approche de la Thaïlande en matière de droits des étudiants et d'expression de soi.

Pendant des décennies, les étudiants thaïlandais ont été confrontés à des normes d'apparence rigides, souvent imposées par les gouvernements militaires. Les garçons devaient avoir des coupes à la brosse de style militaire, et les filles devaient porter des coupes courtes, au niveau des oreilles. Ces règles, originaires de la dictature de dix ans de Thanom Kittikachorn, étaient considérées comme le reflet de la culture conservatrice, hiérarchique et autoritaire de la Thaïlande.

La récente décision de justice, motivée par les protestations étudiantes de 2020 à l'échelle nationale, a été accueillie avec joie par certains étudiants qui ont longtemps cherché la liberté de s'exprimer. Cependant, des inquiétudes subsistent chez d'autres qui craignent que certaines écoles continuent d'imposer des directives strictes malgré l'intervention du gouvernement. L'activiste étudiant Khao Klong, qui a subi de plein fouet les dures conséquences des anciennes réglementations, souligne la nécessité d'une vigilance continue pour garantir que l'esprit de la décision soit respecté.

Les manifestations de 2020, menées par des groupes comme Bad Students, ont remis en question les tabous de longue date et exigé des réformes. Ces manifestations, qui ont parfois adopté les indices visuels utilisés lors des manifestations pro-démocratie, ont souligné le désir des étudiants de revoir le code vestimentaire et les réglementations en matière de coiffure. Les efforts de plaidoyer des étudiants ont conduit le ministère de l'Éducation à abroger ses réglementations en matière de coiffure en 2023, dans le but de garantir qu'elles "ne limitent pas la liberté corporelle des étudiants".

La décision du tribunal a également reconnu que les réglementations en matière de coiffure visaient à former les étudiants en tant que futurs citoyens responsables, soulignant la nécessité d'une supervision étroite. Thunhavich Thitiratsakul, chercheur en politique éducative, note que l'influence militaire sur la manière dont les étudiants doivent se présenter à l'école a persisté jusqu'à aujourd'hui. La décision récente est une mesure pour remédier à cette situation.

Bien que la décision de justice représente une victoire significative, la voie à suivre nécessite des efforts continus. Les écoles doivent désormais consulter leurs communautés et les conseils scolaires pour ajuster leurs réglementations. Il reste à voir si les étudiants auront un siège à la table. Cette décision de justice est une évolution bienvenue pour les étudiants comme Nijchaya Kraisriwattana, qui ont déjà constaté l'impact des nouvelles directives dans son école. Elle attend maintenant encore plus de liberté.



Sponsor

Categories