L'armée taïwanaise : Naviguer dans les doubles identités et la sécurité nationale

Le ministre de la défense donne des précisions sur le personnel militaire titulaire d'un permis de séjour en Chine
L'armée taïwanaise : Naviguer dans les doubles identités et la sécurité nationale

Taipei, 16 avril – Dans une récente divulgation qui a suscité une discussion considérable, le ministre de la Défense, Wellington Koo (顧立雄), a révélé que 62 officiers et soldats en service actif de l'armée taïwanaise possèdent actuellement des permis de séjour délivrés par le gouvernement chinois. Ces permis, bien que non illégaux, ont conduit à des ajustements de leurs fonctions militaires.

Lors d'une audition législative, la députée du Parti démocrate progressiste Loh Meei-ling (羅美玲) s'est enquis de l'enquête du ministère de la Défense nationale (MDN) sur le nombre de militaires en service actif possédant des documents d'identité chinois. Le ministre Koo a répondu qu'au 20 mars, aucun militaire ne détenait de passeports chinois ou de cartes d'identité de résident, ce qui indiquerait la citoyenneté chinoise. Cependant, les 62 personnes en question possèdent des « permis de séjour pour les résidents de Taïwan », dont deux sont en service volontaire.

Le ministre Koo a précisé que, bien que la détention d'un « permis de séjour » ne soit pas intrinsèquement disqualifiante, ces militaires seront limités dans leurs affectations impliquant des domaines sensibles. Cela inclut le travail avec des armes avancées, l'accompagnement d'officiers de haut rang, l'accès aux centres de renseignement ou le service en tant que chefs d'état-major. Cette mesure est conçue pour atténuer les risques potentiels pour la sécurité.

L'audition a également porté sur les préoccupations concernant la capacité du MDN à contrer l'espionnage chinois. Le ministre Koo a déclaré que 54 militaires étaient dédiés à la sauvegarde des secrets militaires et aux efforts de contre-espionnage au 1er janvier. Il a également indiqué que le MDN prévoyait de recruter davantage de personnel à la lumière de récents cas d'anciens et de militaires en service actif faisant l'objet d'enquêtes pour espionnage au profit de la Chine.

La question des militaires taïwanais détenant des documents d'identité chinois a gagné en importance suite à un incident impliquant un membre de la marine, surnommé Yang (楊), qui a détenu la citoyenneté chinoise pendant une décennie. La marine a rapporté que la mère de Yang avait demandé la citoyenneté chinoise en son nom, à son insu. Yang a été autorisé à conserver sa citoyenneté de la ROC après que l'Agence nationale de l'immigration (NIA) a classé son cas comme « spécial » et que le Conseil des affaires continentales lui a accordé une « considération spéciale ».

Le contexte de cette question est enraciné dans les complexités historiques des relations entre les deux rives du détroit. Depuis 1949, la République de Chine (Taïwan) et la République populaire de Chine ont revendiqué la souveraineté sur la Chine. En vertu de la loi chinoise, les personnes devenant citoyens naturalisés d'un autre pays doivent renoncer à leur citoyenneté chinoise ; cependant, cela ne s'applique pas à Taïwan. Inversement, Taïwan ne reconnaît pas la citoyenneté chinoise, et les personnes trouvées en possession de passeports chinois ou de registres d'état civil peuvent voir leur citoyenneté de la ROC révoquée.



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