Taïwan lance un avertissement après une hospitalisation due à une injection de Botox en ligne

Les autorités alertent le public sur les dangers des procédures cosmétiques non réglementées à la suite d'un cas de botulisme

Taipei, Taïwan – Les Centres de Contrôle des Maladies (CDC) de Taïwan mettent en garde le public contre les risques associés aux procédures cosmétiques non réglementées après avoir signalé le premier cas de botulisme iatrogène de l'île pour 2025. Le cas concerne une femme qui a été hospitalisée après une injection de botox administrée par un vendeur en ligne illégal.

Selon le médecin des CDC, Lin Yung-ching (林詠青), la femme, âgée d'une quarantaine d'années, a acheté de la toxine botulique (botox) à usage cosmétique via une plateforme en ligne. Le vendeur s'est ensuite rendu à son domicile dans le nord de Taïwan fin mars pour administrer l'injection sur son front et ses joues.

« Cette [voie d'infection] est différente des cas de botulisme d'origine alimentaire les plus connus », a déclaré Lin. Il a ajouté que la patiente a développé des symptômes typiques du botulisme, notamment des difficultés à avaler, une sécrétion salivaire altérée, une ptose des paupières et une faiblesse musculaire, environ trois jours après l'injection.

La patiente a été admise en unité de soins intensifs (USI) et a nécessité un respirateur. Bien que les tests de sérum et de selles aient été négatifs, le cas a été classé comme botulisme iatrogène probable sur la base des symptômes cliniques et des preuves épidémiologiques, selon Lin. Les résultats négatifs des tests pourraient être attribués au délai entre l'injection de botox et le prélèvement des échantillons.

Le porte-parole des CDC, Lo Yi-chun (羅一鈞), a déclaré que la femme avait reçu un traitement antitoxine à ses propres frais, qui a coûté 226 480 dollars taïwanais (6 977 dollars américains) pour un seul flacon. Son état s'est amélioré après le traitement et elle a été transférée de l'USI vers une salle générale.

« Si un cas de botulisme est causé par l'injection délibérée de botox, les patients sont autorisés à demander un traitement antitoxine, mais celui-ci doit être payé par le patient lui-même », a déclaré Lo. Il a noté qu'il y a eu huit cas de botulisme iatrogène à Taïwan depuis 2019, tous liés à des procédures cosmétiques.

Lo a rappelé au public que, bien que les doses de botox utilisées à des fins cosmétiques ou médicales soient généralement bien inférieures aux niveaux toxiques, les produits provenant de sources inconnues peuvent présenter de graves risques pour la santé. Il a également déclaré que le vendeur est soupçonné d'avoir violé plusieurs dispositions de la loi sur les affaires pharmaceutiques, notamment l'importation et la vente illégales de médicaments sans licence. L'administration de l'injection au domicile du patient constitue également probablement une violation de la loi sur les médecins.

Les autorités sanitaires ont commencé à recueillir des preuves et ont signalé le cas à la police. Le CDC s'abstient de fournir d'autres détails, tels que la ville de résidence ou la nationalité de la patiente, afin de ne pas interférer avec l'enquête.

Le botulisme est une maladie paralytique grave causée par une neurotoxine produite par la bactérie *Clostridium botulinum*. Les cas naturels résultent souvent de la consommation d'aliments contaminés par la toxine, ont déclaré les CDC.