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Taiwan est confronté à un débat sur l'unification alors qu'un influenceur chinois refuse d'être expulsé

La défiance d'un ressortissant chinois à l'égard d'un arrêté d'expulsion suscite une controverse dans le contexte des tensions entre les deux rives du détroit.
Taiwan est confronté à un débat sur l'unification alors qu'un influenceur chinois refuse d'être expulsé<br>

Taipei, Taïwan - Une influenceuse chinoise sur les réseaux sociaux, prônant l'« unification militaire » de Taïwan par la Chine, se retrouve au centre d'une controverse d'expulsion, ayant déclaré qu'elle n'avait « aucun plan de quitter » l'île. L'individu, identifié par le nom de famille Liu (劉), a reçu un avis d'expulsion la semaine dernière, l'obligeant à quitter Taïwan au plus tard mardi.

L'ordre d'expulsion a été émis par l'Agence nationale de l'immigration de Taïwan (NIA) suite aux appels de Liu à l'annexion de Taïwan par la Chine par la force militaire sur son compte Douyin « Yaya à Taïwan » (亞亞在台灣). Son permis de séjour familial a ensuite été annulé. Liu est mariée à un citoyen taïwanais et a trois enfants.

Dans une interview avec la chaîne de télévision taïwanaise TVBS News, Liu a déclaré qu'elle n'avait pas réservé de vol et a maintenu son innocence. Elle a affirmé que ses précédentes déclarations concernant « l'unification par la force militaire » visaient à analyser les dangers potentiels d'une telle action, soulignant plutôt son soutien à une « unification pacifique », une position qui contredit l'enquête de la NIA.

Liu a exprimé sa crainte que son expulsion ne cause un « préjudice majeur » à ses enfants. La Taiwan International Family Association (TIFA), une organisation non gouvernementale basée à New Taipei, a annoncé qu'une conférence de presse aurait lieu mardi matin devant le ministère de l'Intérieur (MOI), l'agence mère de la NIA. La déclaration de la TIFA a exprimé sa préoccupation face à la séparation d'une famille trans-détroit et a exhorté le ministre de l'Intérieur Liu Shyh-fang (劉世芳) à remédier à ce qu'elle perçoit comme un « abus de pouvoir » de la part de la NIA et à révoquer l'ordre d'expulsion.

Selon la NIA, Liu doit quitter Taïwan avant mercredi pour éviter une expulsion forcée. L'agence a invoqué des violations des réglementations régissant les résidents chinois à Taïwan, en particulier la loi régissant les relations entre les habitants de la région de Taïwan et de la région continentale, en raison de ses déclarations sur les réseaux sociaux, où elle compte près de 400 000 abonnés.

Liu a fait appel de la décision de l'agence, mais le tribunal administratif supérieur de Taipei a statué contre elle vendredi, citant sa « propagande de guerre » et rejetant sa requête visant à suspendre l'ordre d'expulsion. Suite à l'appel de Liu lundi, l'affaire est maintenant en attente d'examen devant la Cour administrative suprême, sans date d'audience fixée. Le règlement régissant l'expulsion forcée des habitants de la région continentale et des résidents de Hong Kong et de Macao fournit le cadre juridique permettant à la NIA de détenir des individus jusqu'à ce qu'ils aient quitté Taïwan.



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