Le Yuan législatif de Taïwan ouvre la voie à une éventuelle prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires

L'action législative ouvre la voie à une exploitation plus longue des installations nucléaires dans le cadre du débat sur la stratégie énergétique
Le Yuan législatif de Taïwan ouvre la voie à une éventuelle prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires

Taipei, 13 mai – Le Yuan législatif de Taïwan a récemment approuvé un amendement à la loi sur la réglementation des installations de réacteurs nucléaires. Cette mesure importante permet aux exploitants de centrales nucléaires de demander un renouvellement de licence de 20 ans, étendant les possibilités opérationnelles au-delà de la limite actuelle de 40 ans. Cela pourrait potentiellement conduire à des centrales fonctionnant jusqu'à 60 ans.

La révision, initiée par des législateurs du Kuomintang (KMT) et du Parti du peuple taïwanais (TPP), fait partie d'un effort plus large visant à reconsidérer le rôle de l'énergie nucléaire dans la stratégie énergétique de Taïwan.

Le vote a vu le KMT et le TPP faire passer avec succès l'amendement avec 60 voix, surmontant les 51 voix d'opposition du Parti démocrate progressiste (DPP). Les implications de cette décision sont considérables alors que la nation navigue dans son avenir énergétique.

Si elles sont accordées, les licences d'exploitation renouvelées seront valables jusqu'à deux décennies à compter de leur date d'effet. L'"autorité compétente", désormais la Commission de sécurité nucléaire (NSC), sera chargée de fixer les procédures de demande, la documentation requise et des normes rigoureuses d'examen de la sécurité.

Le DPP a exprimé des préoccupations concernant la gestion des déchets nucléaires, tandis que le KMT et le TPP ont souligné que les changements offraient une flexibilité sans imposer d'extensions immédiates. Le débat met en évidence l'interaction complexe entre les besoins énergétiques et les considérations environnementales.

Avec l'expiration prochaine de la licence du réacteur n° 2 de Maanshan, Taïwan prévoyait de devenir une "patrie sans nucléaire". Le ministre des Affaires économiques, Kuo Jyh-huei (郭智輝), a déclaré que le réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Maanshan, dans le comté de Pingtung, devait être mis hors service prochainement. Cependant, prolonger sa durée de vie et le ravitailler en combustible exigerait un délai considérable.

La Plateforme nationale d'action pour l'abolition du nucléaire a exprimé une forte opposition à l'amendement, craignant la remise en service potentielle de réacteurs mis hors service, y compris ceux des centrales de Jinshan et de Kuosheng à New Taipei. Ils ont critiqué le processus législatif et appelé à l'action publique.

En réponse, la NSC a précisé que toute poursuite de l'exploitation après l'expiration de la licence exigerait une évaluation approfondie par Taiwan Power Co., l'exploitant, et le ministère des Affaires économiques, le superviseur. Cette évaluation doit répondre à toutes les normes légales et internationales de sécurité. Ils évalueront la sécurité, la faisabilité et l'efficacité avant d'envisager tout renouvellement de licence.

La NSC a également déclaré qu'elle examinerait l'impact de l'amendement et assurerait une surveillance continue de la sécurité.

La porte-parole du Cabinet, Michelle Lee (李慧芝), a précisé que l'amendement est distinct de la mise hors service du réacteur n° 2 de la centrale de Maanshan, le seul réacteur opérationnel à l'heure actuelle. Elle a souligné l'importance de la sécurité publique et a mentionné que d'autres évaluations de la sécurité seraient menées si une prolongation était envisagée. Cependant, des réglementations détaillées n'ont pas encore été finalisées.



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