Le Canada est invité à soutenir sans ambiguïté Taïwan : Un appel à la clarté et à l'action

Un groupe de réflexion canadien propose une feuille de route pour le renforcement des liens et s'oppose aux revendications de la Chine
Le Canada est invité à soutenir sans ambiguïté Taïwan : Un appel à la clarté et à l'action

Taipei, Taïwan – Un institut canadien de politique publique a émis une forte recommandation, exhortant le gouvernement canadien à abandonner son ambiguïté de longue date concernant le statut de Taïwan. Cet appel souligne la nécessité d'une position claire et inébranlable en soutien à la souveraineté de Taïwan et à ses valeurs démocratiques.

L'Institut Macdonald-Laurier (MLI), un important groupe de réflexion basé à Ottawa et spécialisé dans les politiques nationales et étrangères, a formulé cette recommandation dans un rapport rédigé par Scott E. Simon. Le rapport a été publié peu après les élections fédérales, soulignant l'urgence de la situation.

Le résumé du rapport souligne que le Canada a besoin de clarté sur le statut international de Taïwan pour adapter ses politiques à la lumière de l'évolution des circonstances. Le MLI souligne le "risque substantiel" posé par l'intention de la RPC "d'annexer Taïwan, qu'elle n'a jamais contrôlée."

Le MLI note que l'approche du Canada est enracinée dans "l'opportunisme diplomatique", n'ayant accepté que de "prendre note" de la position de Pékin sur Taïwan depuis l'établissement de liens avec la République populaire de Chine (RPC) en 1970. Cette politique n'a ni approuvé ni contesté les revendications de la Chine.

Le rapport souligne que, malgré l'absence de reconnaissance diplomatique formelle, les tribunaux canadiens ont traité Taïwan comme un État de facto dans leurs décisions juridiques, reconnaissant la complète autonomie de Taïwan par rapport à la règle de la RPC. Il souligne que Taïwan répond à tous les critères de l'état selon la Convention de Montevideo, un traité international essentiel.

Le MLI met en garde contre les efforts de la RPC pour induire le monde en erreur en lui faisant croire que Taïwan a toujours fait partie intégrante de la Chine. Le rapport réfute spécifiquement l'affirmation selon laquelle la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations Unies a accordé à la Chine la souveraineté sur Taïwan, la qualifiant de "désinformation flagrante."

Selon le MLI, la stratégie juridique de la Chine - décrite comme "l'international lawfare" - vise à empêcher l'ONU de soutenir Taïwan en cas de conflit. Cette stratégie rappelle la situation en Ukraine après l'invasion russe de 2022.

Le rapport exhorte Ottawa à différencier la "politique d'une seule Chine" du Canada et le "principe d'une seule Chine" que la RPC cherche à imposer globalement. "Le Canada a le droit de définir cette politique et de déterminer ses propres relations avec Taïwan sans ingérence extérieure", souligne le rapport.

Le MLI préconise des transits navals réguliers du détroit de Taïwan, les reconnaissant comme des eaux internationales en vertu du droit international. Il souligne l'importance de la paix et de la liberté de navigation dans la région en tant que bien public mondial.

De plus, le rapport recommande une coopération renforcée avec Taïwan, le Japon, la Corée du Sud et les Philippines en matière de défense, d'application de la loi et de partage de renseignements pour dissuader l'agression chinoise.

Pour renforcer la résilience économique de Taïwan, le MLI suggère d'étendre le commerce et les investissements bilatéraux dans des secteurs cruciaux tels que les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et les chaînes d'approvisionnement en minéraux stratégiques et en énergie.

Le rapport conclut que ces efforts "poseront les fondations pour que le peuple taïwanais exerce finalement pleinement son droit à l'autodétermination, comme le promet le droit international."



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