Démasquer le dragon : Taiwan lutte contre l'infiltration de la Chine

Un rapport révèle les tactiques d'espionnage multidimensionnelles de Pékin visant l'armée taïwanaise et au-delà

Un nouveau rapport du ministère de la Défense nationale (MDN) met en lumière les stratégies multiformes employées par la Chine pour infiltrer Taïwan. Le rapport révèle un réseau complexe d'influence, impliquant diverses entités au sein de Taïwan, notamment le crime organisé, les prêteurs d'argent illégaux, les temples et les groupes civiques, dans les efforts de Pékin pour saper les défenses de l'île.

Le rapport du MDN, préparé pour une audience législative, souligne comment les anciens militaires ont été utilisés pour infiltrer l'armée taïwanaise. Les opérations de renseignement de Pékin utilisent souvent une combinaison de tactiques telles que le chantage, les communications basées sur Internet, la corruption et l'exploitation des dettes dues aux usuriers pour contraindre le personnel en service actif.

Les principaux objectifs de ces opérations chinoises sont de recueillir des renseignements et de cultiver un réseau d'espions et de collaborateurs conçus pour compromettre la sécurité de Taïwan. Le rapport note également l'efficacité de la formation au contre-espionnage, les militaires signalant 87,5 % des agents chinois appréhendés.

Pour contrer cette menace, le ministère de la Défense nationale, ainsi que le Bureau de la sécurité nationale et d'autres agences du ministère de la Justice, ont établi des protocoles spécialisés pour enquêter et poursuivre les agents chinois sans compromettre les informations sensibles sur la sécurité nationale. L'armée met également en œuvre un système standardisé pour enquêter sur les violations de la sécurité de l'information et certifier le personnel et les entrepreneurs afin de renforcer ses défenses contre l'infiltration.

Des vérifications approfondies des antécédents sont effectuées sur le personnel militaire avant d'accorder l'accès aux informations classifiées, englobant les infractions disciplinaires, les casiers judiciaires, les antécédents de voyage, les liens familiaux et la situation financière. Ces vérifications des antécédents sont archivées numériquement pour référence future lors des promotions et des affectations.

En outre, le personnel militaire subit une vérification périodique tous les trois ans. Ceux qui ne répondent pas aux normes de sécurité requises seront retirés des postes impliquant des informations classifiées. La réaffectation à des rôles nécessitant une habilitation de sécurité plus élevée déclenche également un processus de vérification distinct.

Dans les nouvelles connexes, un rapport mensuel du ministère des Affaires numériques a indiqué que Taïwan a subi 82 cyberattaques le mois dernier, une légère diminution par rapport à la même période l'année dernière. Plus de 20 bureaux gouvernementaux ont été ciblés par des attaques par déni de service distribué qui ont affecté les services Internet. Les gouvernements locaux, les bureaux des impôts, les systèmes judiciaires, la protection sociale et les services de santé publique ont été touchés dans environ 30 % des attaques. Les autorités n'ont pas été en mesure d'identifier positivement les attaquants en raison de l'utilisation d'intermédiaires. Le rapport a ajouté qu'aucune des cyberattaques n'a endommagé les systèmes ciblés et que la plupart des bureaux gouvernementaux ont rapidement récupéré.