Taïwan durcit l'examen des demandes d'entrée : Les médias sociaux font l'objet d'un examen minutieux pour les ressortissants chinois

Le MAC prendra en compte le contenu en ligne lors de l'évaluation des demandes de visa, suscitant un débat sur la liberté d'expression.
Taïwan durcit l'examen des demandes d'entrée : Les médias sociaux font l'objet d'un examen minutieux pour les ressortissants chinois

Taipei, le 9 avril - Le Conseil des affaires continentales (MAC) de Taïwan a annoncé mercredi qu'il intégrerait le contenu des réseaux sociaux dans son processus d'examen des demandes d'entrée des ressortissants chinois souhaitant visiter l'île. Cette décision reflète une attention croissante portée à l'influence potentielle de l'activité en ligne sur les relations entre les deux rives du détroit.

Le directeur adjoint du MAC, Liang Wen-chieh (梁文傑), a confirmé lors d'une réunion législative que le conseil examinait les anciens commentaires et publications sur les réseaux sociaux des demandeurs chinois pour des visites de courte durée. L'objectif, selon Liang, est de filtrer les "remarques rabaissant Taïwan", bien qu'aucun exemple spécifique de telles remarques n'ait été fourni.

Il est à noter que la politique actuelle exempte les étudiants chinois de ce contrôle du contenu des réseaux sociaux.

L'annonce a fait suite aux questions du parlementaire du Parti démocrate progressiste (DPP), Wang Yi-chuan (王義川), qui a plaidé pour des mesures plus strictes ciblant les ressortissants chinois, invoquant des inquiétudes concernant les activités de "Front uni" à Taïwan. Wang a établi un parallèle avec les politiques américaines qui examinent le contenu des réseaux sociaux des demandeurs de visa à des fins de sécurité nationale.

Cependant, cette décision a également suscité le débat. Le parlementaire du DPP, Chuang Jui-hsiung (莊瑞雄), a exprimé des réserves, mettant en garde contre les mesures qui pourraient réprimer la liberté d'expression sous couvert de sécurité nationale. Chuang a souligné la nécessité de "normes très strictes et de lois très claires" si le gouvernement entend punir des individus en fonction de leurs opinions politiques, appelant également les autorités judiciaires à établir des "dispositions légales claires" pour freiner la propagande de guerre. Il a averti que l'absence de limites légales claires pourrait conduire à la controverse et à un effet dissuasif au sein de la société taïwanaise.

La réunion s'est déroulée dans le contexte de l'expulsion récente de trois conjoints chinois par l'Agence nationale de l'immigration de Taïwan. Cette mesure était due à leurs publications sur les réseaux sociaux qui prônaient "l'unification de la Chine avec Taïwan par la force militaire".



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